On annonce à la nation, par radio à 12 heures 30, qu’ « il faut cesser le combat » et qu’il va demander l’armistice aux Allemands.
18 juin : Appel du général de Gaulle aux soldats sur les ondes de la B.B.C, pour continuer le combat depuis le territoire britannique.
21 juin : Plusieurs parlementaires refusant l’armistice parmi lesquels : Daladier, Georges Mandel, Pierre Mendès France, s’embarquent pour le Maroc pour former un gouvernement de résistance à l’occupation allemande. Arrêtés à leur arrivée à Casablanca le 24 juin par le général Noguès resté fidèle à Pétain, ils sont rapatriés en métropole.
24- 25 juin : Mise en vigueur des deux armistices avec l’Allemagne et l’Italie.
3 juillet : Attaque britannique de la flotte française rassemblée à Mers el Kébir en Algérie .
2 juillet 1940.
Depuis trois semaines, la défaite de l’Armée française est totale, la Wehrmacht occupe le pays, Pétain a les « pleins pouvoirs » depuis le 10 juin, l’armistice est signé depuis le 22.
Le général de la Porte du Theil,
commandant la 13° Division Militaire à Clermont-Ferrand, est convoqué à Royat où s’est installé le Ministère de la Guerre.
On l’informe de ce qu’une partie des contingents 1939 et 1940, appelés dans les dépôts du 8 au 10 juin, soit dans les tous derniers jours de la débâcle, se trouvent depuis complètement abandonnés et livrés à eux-mêmes.
Au début de juin 1940, environ 100 000 conscrits, âgés de 20 à 22 ans, étaient incorporés dans l’armée. Il s’agit donc de regrouper et reprendre en main ces hommes qui n’ont reçu aucune instruction militaire . On procéderait ultérieurement à leur démobilisation.
On lui laisse toute initiative concernant la méthode et les moyens à employer.
historique des chantiers de jeunesse (sources Jean-Louis Philippart)
10 juin : Après leur foudroyante offensive commencée le 10 mai, les Allemands ont enfoncés les positions françaises et ont atteint la Seine. L’Italie déclare la guerre à la France. Le gouvernement français décide de se replier sur Bordeaux.
12 juin : Le général Weygand donne l’ordre de retraite générale. L’effondrement militaire français est sans précédent : 1,6 millions de prisonniers, dont 5 commandants d’armées, 130 généraux ; environ 100.000 tués et 300.000 blessés.
. 16 juin : Démission de Paul Reynaud et arrivée au pouvoir du maréchal Pétain avec le général Maxime Weygand à la Défense Nationale, le général Colson à la Guerre, Léon Pujo à l’Air et l’amiral Darlan à la Marine.
17 juin : Tandis que le général de Gaulle s’envole pour Londres,1.297 marins français périssent ce jour là à mers-el-kébir. Le même jour, les Britanniques prennent le contrôle des navires français réfugiés en Angleterre. Le ministre de la Guerre Colson, charge le général de la Porte du Theil, ex commandant du 7e C.A. dissous en vertu de la convention d’armistice, de regrouper les jeunes incorporés les 8 et 9 juin, maintenant démobilisés, disséminés et errant en zone libre.
Le général de la Porte du Theil est un officier artilleur, né à Mende en 1884, ancien élève de polytechnique. Après la première guerre mondiale il devint instructeur à l’école d’application de l’Artillerie et professeur à l’École de Guerre. Général de brigade en 1935, il commanda l’école de Fontainebleau. A la veille de la seconde guerre, il commandait la 42e division à Metz et prenait en mai 1940 le commandement du 7e CA. en Alsace.
5 juillet : Télégramme n° 335/EMA1 de l’état-major de l’armée aux généraux commandant les régions militaires : «le général de la Porte du Theil exercera le commandement contingent incorporé en juin 1940, stop, cet officier général est accrédité auprès de vous pour traiter toutes questions relatives à sa mission. »
9 juillet : Le général de la Porte du Theil, qui fut un ancien scout, propose la création de groupements de jeunesse en zone Sud (puisque les Allemands les interdisent en zone Nord) et de donner aux jeunes, par une vie de travail rude en pleine nature donc loin des villes, une formation morale et virile, toutes classes sociales confondues, sur la base d’un système mi-civil mi-militaire. 250.000 jeunes pourraient, estime-t-on, être formés en dehors du contrôle allemand.
10 juillet : La Chambre des députés élue en 1936, et le Sénat, réunis à Vichy
votent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et le chargent de promulguer « une nouvelle constitution devant garantir les droits du travail, de la famille et de la patrie » , mais celle-ci ne verra pas le jour. (votants : 649 ; pour : 569 ; contre : 80 ).
31 juillet : Le général de la Porte du Theil est nommé par décret, commissaire général chargé du regroupement des jeunes démobilisés, soit 86.740 jeunes des contingents 39/3 et 40/1.
Il forme ce qui fut initialement appelé « les camps de jeunesse », puis « les groupements de jeunesse » et enfin « les chantiers de jeunesse ».
En même temps, mr Lamirand
est nommé Secrétaire d’État à la jeunesse du gouvernement de Vichy
Il occupe ce poste ministériel du 27 septembre 1940 au 24 mars 1943 dans les gouvernements Laval, Flandin et Darlan.
quelques photos de visite auprès de la jeunesse française
Mr Lamirand ne reçut aucune consigne précise de la part de Pétain qui lui déclara d’entrée : « J’ai décidé de vous confier la jeunesse de France. D’après ce que je sais sur vous, vous connaissez les questions sociales et les problèmes de jeunesse. Ce que vous ferez, ce sera bien. La seule chose que je vous demande, c’est de me tenir au courant .
Le décret signé par Pétain et Weygand stipule que les obligations militaires des jeunes de la zone libre sont remplacées par un service de six mois dans des groupements de jeunesse sous l’autorité du ministre de la Famille et de la Jeunesse.
Ce ministère, dirigé par Jean Ybarnegaray, contrôle « les camps de jeunesse » et deux autres organisations plus élitistes : « les Compagnons de France » et « l’école des cadres » d’Uriage. Les valeurs prônées par le gouvernement de Vichy pour ces mouvements sont celles de la jeunesse chrétienne d’avant guerre, fondées sur l’éducation morale et religieuse et le respect de l’ordre.
les grandes valeurs
les chefs
l’homme
la condition physique
apprendre un métier
le retour à la terre
la valeur du travail
Un certificat de moralité est délivré en fin de formation
Il est alors temps de rechercher du travail,mais muni de ce précieux sésame , sinon les difficultés d’embauche se présentent très vite…
Selon l’historien Robert Paxton les chantiers seraient « une réponse partielle au diagnostic de la décadence » .
2 août : Le général de Gaulle est condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de la 13e région militaire siégeant à Clermont-Ferrand.
pour contrer Radio Londres, la guerre des ondes bat son plein, et du coté de Vichy
9 août : Ouverture du premier camp des Compagnons de France à Randan près de Vichy pour prendre en main des adolescents à partir de 16 ans et leur donner une formation morale et professionnelle.
A la fin de 1940, 230 camps de compagnons auraient été ouverts en zone libre. Le mouvement inspiré par le scoutisme et l’armée se développe en prêchant les valeurs de la « Révolution Nationale » voulue par le maréchal Pétain.
14 août : De nouveaux groupements appelés « Jeunesse et Montagne » sont crées dans les massifs français à l’initiative du général d’aviation Harcourt, nommé depuis le 1er avril secrétaire général à la Famille et à la Jeunesse.
En trois ans (1940-43) 10.000 hommes auraient été « formés » par les chantiers Jeunesse et Montagne.
Cinq groupements de jeunesse du général de la Porte du Theil d’environ 2.000 jeunes hommes chacun sont installés dans la forêt de Tronçais, le Cantal, le Jura, la haute vallée de l’Ain, la Saône et Loire.
Chaque groupement de jeunesse (équivalant en nombre à un régiment) est dirigé par un militaire au grade de colonel et se divise en 6 à 12 groupes ; chacun d’eux réunit 10 équipes d’environ 14 personnes commandées par un jeune du contingent.
Le groupe constitue « l’unité de camp » mais il n’a pas d’administration propre ; celle ci revient au groupement de jeunesse. Les jeunes sont occupés à des travaux forestiers en particulier à la fabrication du charbon de bois, à l’exploitation de fermes louées, ou à des travaux d’ouverture de routes. Ils habitent dans des tentes au début puis dans des baraquements construits par eux , parfois dans des maisons inoccupées ou des granges comme au groupement de jeunesse n° 40 par exemple.
Le travail forestier, travaux de jardinage, entretien des routes, un corps sain, du sport, de la discipline, tout pour satisfaire aux désirs du Maréchal concernant la jeunesse française.
diaporama…
6 septembre : Le général Weygand, appelé aux fonctions de délégué général du gouvernement et commandant en chef des forces aériennes et navales en Afrique du Nord, explique que l’armistice était inéluctable puisqu’il « permettait à l’Afrique française, à la Syrie, à Madagascar de rester libre de toute occupation ennemie » . Dans l’esprit de Weygand « l’armistice n’est qu’une suspension d’armes » .
23 septembre : Opération navale anglo-gaulliste baptisée « Menace » devant Dakar pour tenter de rallier les populations d’Afrique Occidentale Française aux Forces Françaises Libres. Sur le point d’être bombardé par trois croiseurs et trois destroyers envoyés devant Dakar par le gouvernement de Vichy, le convoi se replie deux jours plus tard. En décembre on aura l’impression à Berlin que les Français sont prêts à entrer en campagne contre les anglo-gaullistes.
30 septembre : 46 groupements de jeunesse sont installés en métropole, dans le Massif Central, les Alpes, les Maures et les Pyrénées, et portent les numéros 1 à 47, le 41 n’ayant jamais existé.
3 octobre : L’organisation pyramidale des chantiers de jeunesse dispose à sa tête d’un commissaire général et d’un état-major à Chatel-Guyon, de six régions (dont une en A.F.N.) comprenant chacune 8 à 10 groupements de jeunesse dont l’effectif unitaire se situe entre 1500 et 2200 jeunes .
Cinq commissaires régionaux des chantiers de jeunesse sont créés à Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier et Clermont-Ferrand où le commissaire général et son état-major s’installent le 26 octobre.
18 octobre : Décret d’extension des groupements de jeunesse à l’A.F.N. Sept groupements qui porteront les numéros 101 à 107 seront formés au Maroc, Algérie et Tunisie.
Dès juillet, des groupements de jeunesse avaient déjà été plus ou moins constitués en A.F.N. avec les 8.000 appelés puis démobilisés.
31 octobre : Après l’entrevue de Pétain avec Hitler à Montoire le 24 octobre, Pétain annonce aux Français : « j’entre dans la voie de la collaboration » …
4 novembre : Après deux promotions, l’école des cadres crée par le capitaine Dunoyer de Segonzac au château de la Faulconnière près de Gannat et Vichy, s’éloigne de Vichy et de ses ingérences et ouvre dans les Alpes du Dauphiné une école au château d’Uriage d’où sortiront à la fin de 1940 environ 450 stagiaires.
L’école qui bénéficie de l’appui du gouvernement de Vichy obtient le statut d’école nationale des cadres de la jeunesse le 7 décembre.
L’école accueillera près de 3.000 stagiaires entre septembre 1940 et décembre 1942.
13 décembre : Laval, accusé de multiplier les concessions sans contrepartie à l’occupant, est renvoyé du gouvernement , arrêté puis placé en résidence surveillée à son domicile. L’amiral Darlan le remplacera en février 1941 après l’intermède Flandin.
8 janvier : Les chantiers de jeunesse sont rattachés au secrétariat à l’Instruction publique dirigé par jacques Chevalier.
18 janvier : Loi instituant les chantiers de jeunesse de façon permanente.
Stage de huit mois au lieu de six, obligatoire pour tous les citoyens. Les jeunes de « race » juive seront exclus des chantiers à partir du 15 juillet 1942.
Le général de la Porte du Theil désigne le lieutenant-colonel de réserve Van Hecke commissaire régional pour l’A.F.N., chargé des chantiers de jeunesse.
Il était auparavant chef du groupement de jeunesse 22 à Meisseix dans le Puy de Dôme.
1er février : Les jeunes appelés de 1940 sont libérés des chantiers de jeunesse. Parmi eux, environ 50.000 restent en zone libre et 40.000 rejoignent la zone occupée.
8-9 février : Le journal officiel publie les textes prévoyant, pour les trois ans à venir, l’appel de neuf contingents d’appelés de la zone occupée pour les chantiers de jeunesse, soit 300.000 hommes.
L’appel est obligatoire en zone libre et en Algérie. Le journal conservateur Le Temps estimera le 9 août qu’un adolescent sur sept appartient à une organisation de jeunesse.
Arrivée de Darlan au gouvernement. Renforcement de la collaboration avec l’Allemagne avec l’entrée au gouvernement, en mars, de Jacques Benoist-Méchin .
6 juin : En visite d’inspection des chantiers en A.F.N., le général de la Porte du Theil déclare : « n’en faite pas encore des unités combattantes (…) c’est prématuré et dangereux » et le général Weygand aurait dit à Van Hecke : « travaillez pour que ce soit une armée, mais ne le dites pas… » .
22 juin : Le parti communiste passe à la Résistance active après l’entrée des nazis en Russie.
29 juin : Le maréchal Pétain remet officiellement le drapeau des chantiers de jeunesse au commissaire général de la Porte du Theil.
12 août : Allocution radio-diffusée du maréchal Pétain annonçant la suspension des partis politiques, l’interdiction des réunions publiques, l’obligation de prestation de serment à sa personne pour les hauts fonctionnaires.
Le malaise s’installe chez les Français…
17 novembre :Le général Weygand apparaît comme un « obstacle insurmontable » au rapprochement franco-allemand. Contraint par les autorités allemandes, le maréchal Pétain obtient du général qu’il démissionne de toutes ses fonctions en Algérie.
18 novembre : Le général Juin prend le commandement des troupes d’A.F.N.
Mars : L’esprit de l’École des Cadres d’Uriage, tourné vers la mobilisation morale et le rejet de la politique de Vichy, est de plus en plus critiqué par la commission gouvernementale chargée de la jeunesse.
17 avril : Évasion d’Allemagne du général Giraud
18 avril : Retour au pouvoir de Pierre Laval.
Création du secrétariat général à la police dirigé par René Bousquet.
Ce dernier prend l’initiative de renforcer, avec le général SS Karl Oberg, la collaboration de toutes les forces de police françaises dans la traque des juifs, des francs maçons et des résistants.
22 juin : Laval demande aux ouvriers Français d’aller travailler en Allemagne ; en contrepartie, dit-il, un prisonnier Français sera libéré pour trois travailleurs volontaires.
C’est le principe de la « relève ».
7 juillet : Arrêté ministériel fixant la tenue définitive des cadres et des jeunes des chantiers de jeunesse.
Pour les cadres : béret vert, chemise kaki, cravate verte, culotte de cheval claire ou pantalon de golf noir, blouson kaki clair ou beige, gants cuir fauve ou blanc.
Pour les jeunes : béret vert foncé , chemise kaki, cravate verte, pantalon golf, blouson avec ceinture de cuir fauve.
La tenue devait traduire « des idées d’ordre » , « de correction » , « de discipline » et donner l’impression « d’élégante simplicité ».
Juillet : Début des déportations massives de juifs dans les camps d’extermination d’Allemagne de l’est et de Pologne. Relèvement très sensible des quotas de produits alimentaires à fournir au Reich.
23 juillet : Le gouvernement de Vichy décide l’exclusion des juifs des chantiers de jeunesse.
4 septembre : Loi instituant le travail obligatoire pour tous les Français âgés de 21 à 35 ans. Fini le volontariat, c’est maintenant le service du travail obligatoire (S.T.O.)
Octobre : Recensement de tous les hommes de 18 à 50 ans et des femmes célibataires de 21 à 35 ans. Inquiétudes aux Chantiers de la jeunesse où l’on redoute le S.T.O.
4 novembre : Le général de la porte du Theil se rend à Alger pour la mise en place de nouveaux groupements de jeunesse musulmans en Algérie .
7 au 8 novembre : Dans la nuit, débarquement anglo-américain en Afrique du Nord : au Maroc et en Algérie. 200 jeunes non armés du groupement 103 des chantiers de jeunesse et du commissariat régional aident comme ils peuvent le débarquement des troupes américaines.
11 novembre : Invasion de la zone sud par les Allemands. Les Chantiers de jeunesse d’A.F.N. comme l’école d’Uriage passent à la résistance active. Dans ses rangs il y a Hubert Beuve-Méry, futur directeur du journal Le Monde.
14 novembre : A la demande du colonel Van Hecke, le général Giraud, arrivé à Alger le 9 novembre puis nommé le 13 commandant en chef des armées de terre et de l’air, signe la militarisation des chantiers de jeunesse d’A.F.N.
27 novembre : L’armée d’armistice est dissoute. Devant l’arrivée des troupes allemandes, ou bien pour marquer sa neutralité suite au débarquement en Afrique du Nord, Vichy fait saborder la flotte française à Toulon.
24 décembre : Darlan est assassiné. Après avoir servi Vichy il s’était rangé, fin novembre après le débarquement des alliés, aux côtés des alliés avec l’ensemble des forces françaises en Afrique du Nord
25 décembre : les chantiers de jeunesse en A.F.N. deviennent des centres mobilisateurs de l’Armée d’Afrique. Le commissaire Van Hecke est déclaré « traître à la Patrie » par la radio de Vichy.
20 mars : Les Allemands ordonnent le retrait des chantiers de jeunesse implantés dans les départements de la côte méditerranéenne.
Seize groupements de jeunesse sont concernés par les nouvelles mesures allemandes.
Les chantiers de jeunesse passent sous le contrôle de Laval.
17 avril : Le groupement de jeunesse 103 participe aux chaînes de montage du matériel américain débarqué à Alger.
19 Avril : Le général Giraud crée le régiment de tradition des chantiers de jeunesse, appelé le 7e Régiment de Chasseurs d’Afrique, à la tête duquel il place le lieutenant colonel Van Hecke.
L’unité conserve le port du béret et de la cravate verte, du blouson de cuir des Chantiers de jeunesse, ainsi que les traditions des chantiers de jeunesse d’A.F.N.
Le régiment sera affecté à la 3e Division d’Infanterie Algérienne commandée par le général de Montsabert et participera aux campagnes d’Italie, de Provence et à la prise de Strasbourg.
Septembre : Les Allemands réclament que 30.000 jeunes gens des Chantiers de jeunesse soient envoyés en Allemagne.
Sur 24.000 jeunes désignés, 16.000 seulement partent.
Pour échapper au S.T.O. de nombreux jeunes gens fuient vers les maquis et deviennent « les pourvoyeurs de la résistance en hommes et matériels » .
Selon le commissaire régional des chantiers de jeunesse pour la province d’Auvergne, 2.275 jeunes auraient pris le maquis du 1er juillet 1943 au 22 février 1944 ; seulement 100 personnes auraient été retrouvées par les gendarmes.
Un essai de bilan des demandes du ministre allemand Sauckel chargé de recruter des travailleurs au service de l’économie allemande montre : qu’entre juin 1942 et mars 1943 490.000 hommes sont partis en Allemagne mais qu’il n’y a eu aucun départ des jeunes des chantiers de jeunesse.
- de mai à octobre 1943 :125.000 jeunes dont 16.000 des chantiers sont allés au STO
- entre octobre 1943 et février 1944 on note l’arrêt des départs
- de février 1944 à juin 1944 : 40.000 personnes dont 300 à 500 jeunes des chantiers sont allés en Allemagne .
Plus précisément pour les quatre départements auvergnats on note 9.338 départs.
En deux ans, sur un total de 655.000 personnes partis au titre de la relève, du S.T.O. ou de l’organisation Todt, ou encore par suite de rafles, seulement 16.500 jeunes des chantiers de jeunesse seraient partis soit 2,5 % de l’effectif global.
27 décembre : Les Allemands exigent le renvoi du général de la Porte du Theil.
3 janvier : Laval relève de ses fonctions le général de la Porte du Theil.
4 Janvier : Le général de la Porte du Theil est arrêté par la Gestapo à Châtel-Guyon, et interné en Autriche.
26 mars : Les Allemands encerclent le plateau des Glières avec 12.000 hommes
10 juin : Suite à la directive allemande du 13 mai 1944 prescrivant la dissolution des chantiers de jeunesse, le gouvernement de l’État Français abroge les dispositions de la loi du 18 janvier 1941. Les jeunes sont transférés à l’organisation Todt pour la construction du mur de l’Atlantique.
10 et 11 juin : Attaque allemande contre le réduit du mont Mouchet composé de 3 à 4.000 hommes des maquis d’Auvergne.
27 juillet : Attaque par l’armée allemande et la milice du maquis du Vercors où sont réfugiés des anciens des Chantiers de jeunesse.
24 janvier : Instruction du ministère de la Guerre relative à l’incorporation dans l’armée des cadres des ex-Chantiers de Jeunesse et leur assimilation pour ceux qui ne sont pas anciens militaires.
11 février : Le général de Gaulle à Strasbourg remet la cravate de commandeur de la légion d’honneur au colonel Van Hecke.
4 mai : Libération du général de la porte du Theil par la 1e Armée Française
1er octobre : Une ordonnance du gouvernement provisoire de la République précise dans son article 1er : « Le temps de stage accompli obligatoirement dans l’organisation des chantiers de la jeunesse est compté comme une durée égale de service militaire » .
L’organisation des Chantiers.
Un calque régimentaire
Les chantiers de jeunesse sont créés administrativement par décret du 31/07/1940.
Quinze jours plus tard, l’armistice faisait obligation de les démobiliser, les laissant sans travail et sans abri pour nombre d’entre eux.
C’est le Général de la Porte du Theil qui fut chargé de proposer une solution pour regrouper et prendre en main ces hommes « dont le comportement commence à inquiéter le commandement.
Début août, nommé Commissaire Général des C.D.J., le général de la Porte du Theil s’applique d’abord à trouver l’encadrement nécessaire pour une masse d’appelés évaluée à 70.000 hommes mais qui finira par atteindre près de 87.000 hommes.
Le commissariat général, basé à Châtelguyon, coordonnait les commissariats régionaux . Basé à Châtel-Guyon (Puy de Dôme ) au « Splendid Hôtel ».
Il est dissous officiellement le 17 juin 1944. Il était composé :
- du cabinet
- de la 1ère section : organisation,
- de la 3ème section : éducation
- de la 4ème section : budget
- de la 5ème section : travaux
- de la 6ème section : santé
- de la 7ème section
9. transports et rencontres
10. du service intérieur et aumônerie
11. de la liaison vichy de la zone occupée
12. de l’école d’administration
13. de l’école féminine sociale
14. de l’établissement hippique des C.J.F à Chamberet(Corrèze), créé en mars 1941 et dissous le 24 février 1944
15. du magasin général sanitaire
16. de la musique Nationale des CJF, créée en mars 1941 et dissoute en juillet 1944
La fin des chantiers (1er janvier 1943 lors de leur dissolutions )
Du 20 mars au 1er juillet 1943 : déplacement de 16 groupements frontaliers.
De juin-juillet 1943 : création de 8 sous groupements qui seront dissous en août-septembre 1943 :
N° 150 à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches du Rhône).
N° 151 à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire )
N° 152 à Bergerac (Dordogne)
N° 153 à Orange (Vaucluse).
N° 154 à Sorgues (Vaucluse).
N° 155 à Lescar (Pyrénées Atlantique).
N° 156 à Saint-Martin-du-Touch (Haute Garonne).
N° 157 à Carcassonne ( Aude). Puis 3 Groupements :
N° 150 à Cavaillon, créé le 1er octobre 1943 avec des éléments du Groupement 16 dissous et du sous groupement 150.
N° 153 à Orange, créé le 1er octobre 1943 par la fusion des sous groupements 153 et 154 et d’éléments des groupements 16 et 17 dissous.
N° 158 à Toulouse, créé le 1er février 1944 avec des éléments du groupement 30 et les sous groupements N° 155, N°156 et N° 157.
Et enfin 11 sous groupements :
N° 201 en Forêt de Tronçais (Allier – arrondissement de Montluçon et canton de Cérilly pour sa plus grands superficie), créé le 1er mars 1944, dissous le 1er juin 1944.
N° 202 à Aigueperse (Puy-de-Dôme), créé le 1er mars 1944.
N° 203 à Bruère-Allichamps (Cher), créé le 1er mars 1944. N° 204 à Montmarault (Allier), créé le 1er mars 1944.
N° 205 à Bourg (Ain), créé le 1er mars 1944.
N° 206 à Poligny (Jura), créé le 1er mars 1944.
N° 207 à Sathonay (Ain), créé le 1er mars 1944.
N° 208 à Les Noes (Loire), créé le 1er mars 1944. N° 209 à Robion (Vaucluse), créé le 1er mars 1944.
N° 210 à Aguessac (Aveyron), créé le 1er mars 1944.
N° 211 à Labruguiere (Tarn), créé le 1er mars 1944.
Les autres chantiers
Deux organisations similaires ont également existé : Jeunesse et Montagne, encadrée par des officiers de l’armée de l’air
dissous le 1er février 1944.
Chantiers de jeunesse de la marine
encadrés par des officiers de la marine nationale
dissous en 1943.
Début 1943, ils devaient disposer d’un effectif permanent de quelque 60 000 jeunes.
On a pu estimer à 16 000 le nombre de jeunes des Chantiers de jeunesse envoyés directement au STO en Allemagne depuis leur groupement.
Insignes
Vers la fin du mois d’octobre 1940, le général Joseph de La Porte du Theil aux responsables « des travaux » du commissariat général de Châtelguyon (63) de lui proposer un projet d’insigne.
C’est le colonel Créange, ancien combattant de 1914-1918, qui se chargea de répondre à cette requête.
C’est lui qui, par un croquis hâtif, a conçu le « triptyque » original de l’insigne retenu :
les épis de blé
Les épis symbolisent la régénération de la France par la formation ou l’éducation de sa jeunesse, l’idée étant d’en recueillir les fruits ultérieurement – mais les épis sont là pour nourrir l’espoir qu’un jour il le sera de nouveau
le drapeau tricolore
Le drapeau français « tombant » symbolise la France : il ne mérite pas d’être représenté déployé à cause de la défaite
le soleil levant sur un horizon de verdure
Le soleil symbolise l’espoir. Il se lève au-dessus de la verdure, environnement des camps de jeunesse. Sur la version en métal de l’insigne, des tentes ont même été rajoutées sur ce fond vert. Elles représentent le seul abri des pionniers des camps de jeunesse qui en août et septembre 1940 ne disposaient que d’une toile de tente individuelle pour s’abriter, dans le meilleur des cas.
Ce dessin fut mis en forme par Gabriel Séjourné, étudiant aux « beaux arts » et fut présenté au général de La Porte du Theil qui le retint puis le fit mettre en fabrication. Les premiers exemplaires semblent avoir été livrés fin 1940.
Il y eut plusieurs variantes, en tissu et en métal de cet insigne général, au fil des retirages. Les insignes en tissu de grandes dimensions étaient portés sur la poitrine, du côté droit.
Ils étaient également cousus sur le béret mais dans ce cas ils présentaient de plus petites dimensions, et parfois le numéro du groupement. Le modèle en tissu pour poitrine était le seul réglementaire et avait fait l’objet d’une publication au journal officiel en 1941.
En ce qui concerne les différentes variantes des insignes tissés de poitrine, il est difficile aujourd’hui de les replacer chronologiquement. Les différences sont relatives à la couleur du fond (bleu, noir, vert), aux dimensions plus ou moins grandes, et aussi à la mention « CJF » (« Chantiers de la Jeunesse Française ») qui ne figure plus sur le dernier tirage.
Une modification significative du dessin intervint à partir de fin 1943.
Ce modèle très sobre sur fond noir, sans mention « CJF », sans soleil ni verdure, n’était pas destiné aux Chantiers de jeunesse dans l’esprit de leur création en 1940 : il fut distribué aux groupements des Chantiers mis à la disposition des usines d’armement sous tutelle de la « Production industrielle » (travaillant pour le compte de l’occupant), à partir de septembre 1943.
Cet insigne ne semble avoir été porté que par les cadres. « Insigne brodé en soie pour les officiers et en coton pour les jeunes, se porte sur la poche droite des effets de dessus »
PHOTOS ET DOCUMENTS
a suivre…
Mon père a fait les Chantiers au groupement 28 à Castillon dans l’Ariège. Il est parti en Autriche en temps que STO avec les jeunes de son groupement il ne voulait pas les laisser partir seul. Il a été affecté à la Locomotiv-Fabrif. Il avait fait faire un petit drapeau par une Autrichienne et tous les matins et soir au risque de sa vie il faisait envoyer et descendre les couleurs avec tous les jeunes au garde-à-vous. En 1945 ils se sont évadés pour rejoindre les Américains. Pendant sont évasion ils ont fait prisonniers 2500 allemands avec leurs armes et munitions de la division roulante de la <> favorisant l’avancé des troupes Américaines ,et infligeant une défaite de 48 heures a l’ennemi avant l’arrivée des premières troupes Américaines. Cela lui a valu pour ce fait d’armes l’attribution de la Royal Victoria Cross. J’ai la citation faite à l’ordre du 25 ième Corps américain. Il n’a jamais réclamé cette décoration. LE petit drapeau qu’il avait en Autriche il l’a remis au Général de la Porte du THEIL le 20 Octobre 1970. Ce petit drapeau se trouve maintenant à la salle des drapeaux de 39 45 avec tous les autres. Le général de la Porte du Theil la remis au Général de Grancey gouverneur des Invalides. Mon père a écrit un livre avec les mémoires qu’il écrivait sur un carnet pendant qu’il était en Autriche . Je l’ai lu et il raconte son histoire.
veuillez agréer mes sincères salutations
Faucanié
Gérard.
Faucanié Gérard on 21 avril 2015
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Mon père a fait les Chantiers au groupement 28 à Castillon dans l’Ariège. Il est parti en Autriche en temps que STO avec les jeunes de son groupement il ne voulait pas les laisser partir seul. Il a été affecté à la Locomotiv-Fabrif. Il avait fait faire un petit drapeau par une Autrichienne et tous les matins et soir au risque de sa vie il faisait envoyer et descendre les couleurs avec tous les jeunes au garde-à-vous. En 1945 ils se sont évadés pour rejoindre les Américains. Pendant sont évasion ils ont fait prisonniers 2500 allemands avec leurs armes et munitions de la division roulante de la favorisant l’avancé des troupes Américaines ,et infligeant une défaite de 48 heures a l’ennemi avant l’arrivée des premières troupes Américaines. Cela lui a valu pour ce fait d’armes l’attribution de la Royal Victoria Cross. J’ai la citation faite à l’ordre du 25 ième Corps américain. Il n’a jamais réclamé cette décoration. LE petit drapeau qu’il avait en Autriche il l’a remis au Général de la Porte du THEIL le 20 Octobre 1970. Ce petit drapeau se trouve maintenant à la salle des drapeaux de 39 45 avec tous les autres. Le général de la Porte du Theil la remis au Général de Grancey gouverneur des Invalides. Mon père a écrit un livre avec les mémoires qu’il écrivait sur un carnet pendant qu’il était en Autriche . Je l’ai lu et il raconte son histoire.
veuillez agréer mes sincères salutations
Faucanié
Gérard
Bonjour Gérard FAUCANIE
y a t-il des beaucoup d’histoire sur son groupe et si il mentionne les endroits où ils sont passés?