En faisant appel à la population déportée sur son territoire, qui mieux que les prisonniers de guerre dont la jeunesse, l’état de santé et le professionnalisme pour assumer les tâches de réparations et de constructions d’abris pouvaient s’en acquitter ?
D’autant plus que cet emploi était expressément autorisé par la Convention de Genève.
Un « Bau und Arbeiter Bataillon » (en français « bataillon de construction et de travailleurs ») était une unité formée selon un schéma militaire avec un état-major et 3 à 4 compagnies.
Il y en eut jusqu’à 45 de constitués pour un nombre d’hommes total d’environ 27.500 soit une moyenne d’environ 600 hommes par bataillon.
La différence avec l’organisation des stalags résidait principalement dans le fait que ces unités étaient itinérantes et n’étaient pas attachées à un territoire (Wehrkreis).
Ils se déplaçaient partout où les bombardements faisaient ou étaient susceptibles de faire de gros dégâts, principalement sur les villes et grosses concentrations industrielles.
Leur effectif était prélevé sur ceux des stalags sans tenir compte de leur appartenance à tel ou tel d’entre eux. C’est la raison aussi pour laquelle de nombreux prisonniers bien que recensés à leur arrivée en Allemagne dans un stalag ont eu, parfois, un lieu de résidence ne correspondant pas au territoire de celui-ci ou des camarades issus d’un autre stalag.
Les ouvriers du bâtiment furent bien sûr les premiers à faire partie de ces bataillons, mais également les retours de camps disciplinaires et les infirmiers (qui n’auraient pas dû, aux termes de la Convention de Genève, être considérés comme des P.G.).
Ces unités comprenaient une majorité de Français mais aussi des Belges, des Russes, des Polonais et, à partir de 1943, des Italiens.
Les avantages d’appartenir à ces unités étaient – le plus souvent – des conditions de vie et notamment de logement meilleures, dans des écoles avec chauffage central et douches parfois, et d’être mieux payé surtout en monnaie allemande et non dans cette monnaie « de singe » qu’était le lagergeld.
Par contre, l’inconvénient majeur était de travailler dans la zone directe des combats avec une discipline beaucoup plus rigoureuse et un temps de travail ne laissant que peu de temps pour le repos.
De nombreux morts et blessés ainsi que de nombreuses tentatives d’évasion sont à noter dans les B.und A. Btl. Il y avait:
5 Gläser Bataillons (vitriers)
-
bataillon de travailleurs vitriers III
- bataillon de travailleurs vitriers V
- bataillon de travailleurs vitriers VI
-
bataillon de travailleurs vitriers X
- bataillon de travailleurs vitriers XI
7 Dachdecker Bataillons (couvreurs)
- bataillon de couvreurs V
-
bataillon de couvreurs VI
33 Bau Bataillons (terrassement)
dont la tâche n’était pas uniquement de réparer les dégâts et de déblayer les ruines, mais aussi de construire abris et tranchées de protection pour la population civile.
Changement de régime pour certains prisonniers….
Dorénavant ils seront rattachés à un bataillon de travail dit « Bau und arbeit Bataillon ».
Un travail difficile. Ce sont des bataillons volants, constitués de P.G., chargés de construire des abris nécessaires à la défense passive puis, à compter de 43, de réparer les dégâts causés par les bombardements alliés.
« C’est dans un bataillon comme ça que j’étais !
A Bochum, au camp n° 1 à partir de 41.
Un gros kommando… On était 700. On a construit des abris en prévision des bombardements… » C’était de gros kommandos, répartis en compagnies, qui étaient déplacées en fonction des nécessités mais surtout cantonnées dans les villes les plus visées par l’aviation alliée : Hambourg, Brême, Cologne, la Ruhr, etc.… « C’était un boulot dur… et il y avait le danger des bombardements…
Les Bau-Bataillon ou autre Bau und Arbeits Bataillon , équivalents des bataillons de pionniers de l’armée française – sont donc les petites mains industrieuses qui ont laborieusement remis en état les voies de communication détruites ou endommagées, les ouvrages d’art, établi des dépôts, des installations logistiques ou sanitaires, déblayé les débris et les ruines, etc.
Sans eux, la machine à vaincre se serait grippée bien plus rapidement.
1.Le 15 octobre 1943 il est incorporé dans le « Kriegsgefangenen-Bau- u.Arbeits-Bataillon » n°13 ou B.A.B. 13 (Bau-Arbeit-Bataillon) de la compagnie 2, créée à Brüx.
Il quitte Brüx pour Mannheim-Ludwigshafen dans la vallée du Rhin (rattachement du BAB 13 au Stalag XII A).
2.Bau und Arbeit Bataillon Nr 23, 3ème Compagnie à Bernau dans la banlieue de Berlin .
le Bataillon 23 dépendait à l’origine du Wehrkreis III de Berlin.
Au 1er juillet de la même année, son code postal était dans le district des Sudètes, dans « l’Enfer de Brüx ».début 44 les français seront au nombre de 548 au Bau und Arbeit Bataillon 23 (ils seront 1200 en 1945).
Au 1er novembre 1943, il se trouvait à Oberleutensdorf et, au 1er mai 1944, son stalag de rattachement était le IV C et il était basé à Wistritz.
Jean-Marie CORBE AUMONIER est arrivé en février 1942 au camp 17/18 de Brüx avec le B.A.B. 27, auquel il appartenait et dont il était l’aumônier.
Il est reparti durant l’été 43, avec son bataillon pour Friedrichshafen (wehrkreis V).
Au 1er juillet de la même année, son code postal était dans le district des Sudètes.
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 1
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 3
nous allons, parait il travailler dans le bâtiment…
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 5 / 2e-compagnie
témoignages….et tranches de vie
merci à Patricia Thiébaud…
En faisant l’arbre généalogique de ma famille, j’ai trouvé la photo de mon grand-oncle Camille Villemalard avec au dos la mention BAU U ARBEIT BATER 5 Mcle 8730 Deutschland
Voici les documents en 2 envois
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 6
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 8
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 10
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 17
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 18 /1 compagnie
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 21
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 22
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 25
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 26
(pour les Polonais) qui sera affecté près de Constance pour des tâches de servitude.
2. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 28 (pour les Polonais) qui sera affecté à la région militaire couvrant le Schleswig-Holstein, puis à un commandement de construction des fortifications en Norvège.
3.Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 29 (pour les Français) qui sert en Allemagne.
4. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 30 (pour les Polonais) formé à Lubeck et qui servira sous les ordres d’un commandement de construction des fortifications en Norvège.
5. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 31 : sert dans la région militaire qui entoure Berlin.
6. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 33 (pour les Français) : sert en Bavière orientale (Nuremberg).
7. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 35 (pour les Français) : mis sur pied à Aachen, puis affecté à des tâches de servitude dans le Hanovre.
8. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 36 (pour les Français) : mis sur pied à Dusseldorf, puis affecté à des tâches de servitude en Bavière.
9. Le B.A.B. 36 à Bitche
10. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 37 (pour les Français) : mis sur pied en Westphalie et maintenu à des tâches de servitude dans l’ouest de l’Allemagne.
11. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 38 (pour les Français) : mis sur pied en Autriche, sert en Bavière.
le 24 novembre 1942 à FRANCFURT / MAIN (Allemagne) ..
A la suite de bombardements journaliers le Arbeitsbataillon 38 a subi de grosses pertes en vies humaines, ensuite nous sommes transférés à DRESDE (Allemagne) dans une usine d’ essence synthétique. Suite à l’ avance de l’ armée russe, ont nous transfère le 15 mars 1945 dans la petit ville de HANAU (Allemagne), ou le Arbeitsbataillon 38 y subit des pertes élevées .
12. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 39 (pour les Français) : mis sur pied à Hambourg, sert en Rhénanie.
13. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 40 (pour les Français) : mis sur pied à Poznan.
il y a aussi des prisonniers de guerre américains
14. Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 41 (pour les Polonais) : mis sur pied en Prusse-orientale, sert en Norvège sous un commandement de construction des fortifications.
15. Le B.A.B. 42 à Metz et Thionville
Kfg.-Bau und Arbeitsbataillon 43
merci à Formont véronique….
Mon grand-père Léonce Gingréau était lui aussi au Bau Arbeit Bataillon 43, stalag IIIB (j’ai quelques photos que je vais essayer d’intégrer au site). J’ai également entendu parlé de Wuppertal mais c’était au début de sa captivité. Il a ensuite été envoyé à Oberleutensdorf, près de la Tchékoslovaquie.
16. Le B.A.B. 136 à Bitche
17. Le B.A.B. 139 à bitche
Pour les suivants,
aucune donnée particulière n’est disponible, si ce n’est qu’ils sont redésignés à l’occasion d’une réforme en janvier-mars 1942 :
Kfg.-Bau und Arbeitsbataillone 44, 52, 55, 57, 98, 108, 121, 123, 132, 218 et 408.
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 45
témoignage de mr Noguéro à propos de son père:
mon père était PG au B.A.B. 45…( sur la photo, à droite avec la croix.)
les liens vers les ouvrages concernant son père et son vécu pendant la période 1939/1945
https://drive.google.com/file/d/0B2mNtKVOpEred2Z2dkNmSkM3WmM/view?usp=sharing
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=32953
qui fut utilisé en 1940 à des travaux de terrassement à Urlau jusqu’en Juillet 1941 puis scindé en 3 kommandos DONT celui auquel appartenait mon père (électricien).
A l’origine, recensé au stalag V A de Ludwisburg (près de Stuttgart),
il fut employé dans son métier d’électricien (occasionnellement vitrier, ou au déblaiement) dans différentes villes bombardées du Nord de l’Allemagne (Hamm, Brême, Osnabrück, Munster, Hannover, Magdeburg) avant d’être libéré en mai 1945 à Helm (Mecklenburg-Hagenow)
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 46
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 48
Kriegsgefangenen-Bau und Arbeitsbataillon 51
Il est plus que très probable que des Bau-Bataillone non « Kriegsgefangenen » aient été mis sur pied à partir de prisonniers soviétiques, grecs, yougoslaves, voire même anglais ou italiens
quelques photos
a suivre…
Bonjour felicitation pour votre site qui est tres instructif , mon pere faisait parti d un bau arbeit bataillon numero 43 il etait au stalag IIIB il m’a parlé d’un camp à wuppertal mais je n’en vois la trace nullepart et d’un
autre à stettin que faisait exactement ce battaillon ? Son matricule était le 26420 il s appelait monsieur marcel louis souliers mille mercis d ‘avance marcel souliers
bonjour
ce site est très jeune,un peu plus de 6 mois de vie et suscite, déjà, beaucoup d’intérêt de la part des collectionneurs de lettres ainsi que des personnes férues de généalogie.
tant mieux,le but premier, étant le partage.
le site, d’ailleurs, est en perpétuelle modification, l’apport de lettres, documents, photos, se faisant,quasiment tous les jours.
je pense qu’une vie ne suffira pas à l’alimenter, mais il est important que la mémoire perdure.
d’autre part, si vous avez lettres, documents, photos, je suis preneur pour enrichir le site
merci et à bientôt
de la part de Formont Véronique:
En réponse à Mr Marcel Soulier : Mon grand-père Léonce Gingréau était lui aussi au Bau Arbeit Bataillon 43, stalag IIIB (j’ai quelques photos que je vais essayer d’intégrer au site). J’ai également entendu parlé de Wuppertal mais c’était au début de sa captivité. Il a ensuite été envoyé à Oberleutensdorf, près de la Tchékoslovaquie.
Merci à l’initiateur de ce site qui me permet de reconstituer petit à petit le puzzle de la captivité de mon grand-père.