Ce grand nombre d’absents perturbe d’évidence la vie et l’équilibre de la population française puisque la plupart des hommes adultes de moins de quarante ans sont retenus loin de chez eux.
Ils font défaut à l’économie du pays, notamment dans le monde paysan où ce sont les épouses qui compensent l’absence, parfois difficilement car les travaux demandent une grande force physique.
Chacun connaît un prisonnier, que ce soit dans sa famille, dans son voisinage ou dans son équipe de travail, et s’inquiète en 1940 car les nouvelles des prisonniers sont rares.
Les Allemands n’avaient pas prévu une capture aussi rapide et massive de soldats et rencontrent des difficultés d’organisation, de logistique, si bien que les premières lettres n’arrivent aux familles que lorsque les hommes sont installés dans les camps qu’ils ont parfois construits eux-mêmes, pas avant la fin de l’été, voire à l’automne 1940.
Les prisonniers sont plaints, mais au cours de l’année 1941, ce sont les difficultés de leurs familles qui apparaissent.
Comme les prisonniers de guerre restent des soldats, les familles des militaires de carrière touchent les trois quarts de leur solde et les familles des soldats mobilisés reçoivent une allocation militaire.
Mais ces sommes restent insuffisantes, malgré quelques améliorations, et les familles se privent pour envoyer à leur prisonnier des colis alimentaires alors qu’elles n’ont pas de carte de rationnement supplémentaire.
Alors que l’idéologie pétainiste glorifie la femme au foyer, 80 % des femmes de prisonniers de guerre travaillent contre 30 % dans la population active. Pierre Laval, en 1942, améliore la vie des familles de prisonniers de guerre puisqu’une nouvelle indemnisation augmente les revenus de 20 % environ.
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