Du pasteur anti-nazi Martin Niemöller :
« Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit, Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit, Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait personne pour protester. »Les camps de concentration ou d’internement sont généralement associés à la seconde guerre mondiale. Il y eut cependant entre 1914 et 1920, sur le territoire français, plusieurs dizaines de milliers d’internés dans des camps portant ce nom.
Ressortissants des pays ennemis – Austro-allemands, Ottomans…-Alsaciens-Lorrains, mais aussi Neutres et Français suspects ou indésirables évacués de la capitale et de la zone des armées ont ainsi vécu enfermés entre murs et barbelés, pendant tout ou partie de la guerre – certains jusqu’en 1920… – dans quelques 70 « camps de concentration » ou « dépôts d’internés » de l’Ouest et du Sud-Est.
Constitués officiellement à des fins militaires – priver l’ennemi de combattants, éliminer toute entrave à l’effort de guerre – ces camps, qui ont leur équivalent en Allemagne et dans les autres pays engagés dans le premier conflit mondial, nous confirment que le phénomène concentrationnaire marque profondément le XXe siècle.
En 1938, une xénophobie d’Etat se met en place, dont témoigne le décret-loi du 12 novembre 1938 permettant l’internement administratif des « étrangers indésirables ».
Il relaie une xénophobie populaire au sein d’une opinion traversée par une crise d’identité nationale.
Sans état d’âme particulier, les forces de répression – gendarmes, tirailleurs, policiers , vont s’employer à mener à bien leur tâche de garde-chiourme.
La xénophobie ambiante des années 30 et la propagande insidieuse de l’extrême droite gangrène déjà une bonne partie de la population.
Ni l’internement des réfugiés, ni les conditions désastreuses de détention qui leur sont réservés ne déclenchent de très grands mouvements de protestation (même s’il y a bien heureusement des actions de solidarité).
Dans cette III ème République finissante, taraudée par la peur de la Révolution et la crainte de la guerre, les grands idéaux républicains sont déjà très largement entamés.
Déjà les convois d’hommes et de femmes mal nourris et mal vêtus, militairement escortés, entrent dans la banalité ; déjà les vaincus sont devenus des parias.
Décret du 6 avril 1940 :
Art. 1er
La circulation des nomades est interdite sur la totalité du territoire métropolitain pour la durée de la guerre.
Le 6 avril 1940, un décret du Président Paul Lebrun interdit la circulation des nomades sur la totalité du territoire métropolitain.
Les nomades doivent se déclarer à la brigade de gendarmerie la plus proche, et ils seront astreints à résider pour la durée de la guerre en une localité prévue dans chaque département par le préfet compétent.
le concept d’internement dans « camps spéciaux par décision du préfet » fut d’abord introduit dans la loi du 4 octobre 1940 au « bénéfice » des ressortissants étrangers, avant d’être étendu à tous, presque subrepticement, par celle du 2 juin 1941 (« même si l’intéressé est Français » …, nouvel article 9) remplaçant la loi du 3 octobre 1940 portant statut des juifs.
Cette dernière précisant son aïeule, outre l’adjonction dudit (nouvel) article 9, notamment sur les critères (« La non-appartenance à la religion juive est établie par la preuve de l’adhésion à l’une des autres confessions reconnues par l’État avant la loi du 9 décembre 1905 » …), la liste des professions interdites, les droits que les « intéressés » pourraient faire valoir (avec cette précision ubuesque que « L’application des dispositions de la présente loi aux prisonniers de guerre est différée jusqu’à leur retour de captivité » et la liste des très éventuelles dérogations.
C.S.S. : CENTRE DE SÉJOUR SURVEILLE
AINCOURT (Seine-et-Oise)Internés politiques
ALBI (Tarn)C.R.E.
LES ALLIERS – voir ANGOULEME AMBLETEUSE (Pas-de-Calais)C.R.E.
AMNEVILLE (Moselle)C.R.E.
ANGOULEME (Charente) : CAMP DES ALLIERS nomades
ANTIBES (Alpes-Maritimes) : FORT-CARREC.R.E.
ARANDON (Isère)Internés juifs C.R.E.
ARC-ET-SENANS (Doubs) nomades
ARGELES (Pyrénées-Orientales) Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis C.R.E.
ARGENTAN (Orne) C.R.E.
ARGENTEUIL (Seine-et-Oise) C.R.E.
ASPRES-SUR-BUECH (Hautes-Alpes) : CAMP DE PONT LA DAME ATHIS (Orne) C.R.E.
AUDIERNE (Finistère) C.R.E.
Le camp d’Audierne est ouvert dans une ancienne usine de fabrication de conserves de poissons pour y interner des ressortissants du Reich, « ennemis ».
Le 5 juin 1940, arrivent des Allemands et des Autrichiens de Paris.
AVON-LES-ROCHES (Indre-et-Loire) : CAMP DU RUCHARD C.R.E.
AVORD (Cher)C.R.E.
LE BARCARES (Pyrénées-Orientales)
Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis C.R.E.
BARENTON (Manche)C.R.E. nomades
BAR-LE-DUC (Meuse)C.R.E.
BASSENS (Gironde)C.R.E.
BAZOILLES (Vosges)C.R.E.
BEAUNE-LA-ROLANDE (Loiret)Internés juifs à partir de mai 1941
BELLEVUE – voir MEUVAINES BENGY-SUR-CRAON (Cher)C.R.E.
BETHUNE (Pas-de-Calais)C.R.E.
BLOIS (Loir-et-Cher) : SILOC.R.E
LA BONNELLEC.R.E
BOURG-LASTIC (Puy-de-Dôme)C.R.E
BOURG-ST-JULIEN (Loir-et-Cher)C.R.E
BOURGES (Cher)C.R.E
BOURGOIN (Isère)C.R.E.
LA BRACONNE (Charente)C.R.E.
BRAM (Aude)Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis internement de juifs
BRENS (Tarn)camp mixte de femmes
BRIEY (Meurthe-et-Moselle)C.R.E.
CARPIAGNE (Bouches-du-Rhône)nomades
CARROUGES (Orne)C.R.E.
CASCARET (Gard)C.R.E.
CASSENEUIL (Lot-et-Garonne)
CATUS-CAVALIER (Lot)C.R.E.
CATUS-VILLARY (Lot) C.R.E.
CEPOY (Loiret)C.R.E
CHABANE (Ardèche)C.R.E
LE CHAFFAUT (Basses-Alpes)C.R.E
CHAMBARAN (Isère)C.R.E. allemands
CHANTONNAY (Vendée)C.R.E.
LA CHAUME – voir LES-SABLES-D’OLONNE CHAZELLESÉ-SUR-LYON (Loire)C.R.E.
CHELLES (Seine-et-Marne)C.R.E.
LE CHEYLARD (Ardèche)C.R.E
CHIBRON (Var)C.R.E.
CHOISEL-CHATEAUBRIANT (Loire-Inférieure)C.S.S. internés politiques et nomades
CLAIRFOND – voir PORTET-SUR-GARONNE
CLISSON (Loire-Inférieure) : CAMP DU GRAND-SAUNIER, à GETIGNE C.R.E.
COETQUIDAN (Morbihan)C.R.E.
CORAY (Finistère) nomades
Coray, près de Quimper, fut au début de la Seconde Guerre mondiale l’un des 30 camps d’internement pour nomades (6.500 personnes au total en France), le terme officiel utilisé pour ne pas faire l’amalgame avec les camps de concentration.
Ce camp ouvert en octobre 1940 et fermé fin 1941 sur l’ordre du Préfet Maurice Georges a servi de lieu de rétention pour des familles nomades. 2000 m2 seulement de terrain pour enfermer 62 nomades à son ouverture et jusqu’à 213 personnes à sa fermeture.
`Le 15 octobre 1940, BÉRENDÈS, Colonel Feldkommandant, mande au préfet qu’il ordonne, en exécution des instructions qu’il a reçues du Chef de l’Administration militaire allemande en France, que tous les « romanichels » se trouvant dans le Finistère soient rassemblés dans un camp, sous la surveillance de la police française, à la date du 1° novembre, de rigueur.
L’administration, en ce qui concerne l’établissement lui donne l’appellation sinistre de « camp de concentration des nomades »,
Dans les mois succédant la débâcle de mai-juin 1940, les gens du voyage suscitent de la part des autorités françaises la crainte de l’espionnage. Sous l’autorité de Vichy, le préfet du Finistère décide le 28 octobre 1940 de créer un camp dans le département.
.
« Cette mesure a été prise par le Gouvernement de Vichy, » disent les Allemands aux réclamants. « Ce sont les Allemands.. », assurent les autorités vichystes avec raison. « Nous ne sommes pas des espions », proteste Mme THOMAS née SCHAENOTZ, arrêtée à Brest et dont le mari est prisonnier de guerre au Stalag 18 A.
Il apparaît bien qu’on n’a pas recherché tous les forains nomades. Il n’en fallait qu’un certain nombre, juste assez pour que les Allemands eussent l’impression d’avoir été obéis.
M. LEBOSSCHER, qui a un appartement à loyer, est arrêté, alors que des forains qui vivent en roulottes sont « oubliés ».
Depuis l’interdiction de circuler, tout ce petit peuple stationne d’ailleurs, dispersé sur des terrains privés, quelques-uns sur des terrains communaux. C’est le cas à Landivisiau.
Le camp de Coray pouvait recevoir 80 personnes, mais les internés sont au nombre d’une soixantaine.
Trois ou quatre familles arrivent au camp avec leurs voitures ; les autres nomades sont tous logés dans le baraquement où ils trouvent des lits de fer. Une dizaine de gardes mobiles surveillent le camp.
Le règlement interdit les sorties « sans l’autorisation écrite et signée du chef de poste » ; de plus, il exige qu’elles aient lieu le matin seulement, entre 9 h et 12 h. L’heure du réveil est fixée pendant la saison d’hiver et jusqu’au 1 avril, à 7 h 30, celle de coucher à 20 h 30. Trois appels journaliers sont prévus.
Les internés peuvent, dans certains cas, exercer leur profession dans les limites du camp, mais les objets qu’ils fabriquent doivent être vendus à l’extérieur, au cours de la sortie du matin.
L’administration prévoyait de leur verser, à eux-mêmes et à leurs familles, « des allocations permettant d’assurer leur subsistance, sans qu’elles pussent être supérieures à celles attribuées aux réfugiés ».
Les enfants d’âge scolaire devaient être conduits à l’école la plus proche par une personne du camp désignée à cet effet.
Le règlement prescrit la fouille des nomades qui entrent au camp ainsi que celle de leurs véhicules, la confiscation des couteaux à lames fixes à deux tranchants, coups de poings américains, nerfs de bœufs, etc. le retrait des pièces d’identité et carnets obligatoires. Un chef de camp nomade doit être désigné, responsable de la bonne tenue des internés. Ce règlement ne fut pas appliqué dans toute sa rigueur car les internés ne séjournèrent que fort peu de temps à Coray.
Les gendarmes leur laissèrent une liberté relative.
Ainsi ils allaient au bourg faire leurs provisions, car il n’y avait aucun arrangement relatif à leur subsistance. Au bout d’une huitaine de jours, les internés embarquent dans deux camions et gagnent la gare de Quimper.
Ils montent dans des wagons de voyageurs après avoir répondu à l’appel de leurs noms sous l’œil des Allemands.Les nomades du Finistère se retrouvent :
- au camp de Coudrécieux (Sarthe), où ils restent dix-huit mois environ
- au camp de Mulsanne, dans le même département, où ils passent quatre ou cinq mois
- au camp de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire).
Il ne semble pas qu’aucun de ces nomades ait été déporté comme « tzigane ». Ils ne furent pas maltraités, mais souffrirent beaucoup de la faim, devant recourir au troc pour se nourrir ; Mm THOMAS utilisa la carte de tabac de son mari.
Des familles entières avaient été internées, dont les époux DEBARRE, arrêtés à Morlaix avec leurs neuf enfants. Il y eut des naissances dans les camps, des décès aussi.
Quelques internés, qui pouvaient justifier d’un domicile, furent libérés à partir de 1942.
Les autres, quand ils revinrent en 1944 dans les lieux où ils avaient laissé leurs véhicules-habitations, ils ne les retrouvèrent pas ou dans un tel état de délabrement qu’ils étaient inutilisables.
On a noté que tous les forains nomades n’avaient pas été arrêtés.
Ainsi le 7 mai 1941, le Feldkommandant mande de nouveau au préfet que les officiers allemands rencontrent fréquemment, dans les rues de Quimper et de quelques localités du département, des individus, hommes ou femmes, dont le type et le costume révèlent l’origine gitane
Il insiste pour que ces personnes soient éloignées du département, même si elles ne sont pas nomades « .
Quelques arrestations sont opérées, de membres des familles ZUGETTA, DAUBERT, de Morlaix, par exemple, qui sont dirigés directement sur le camp de nomades de Montreuil-Bellay.
COUDRECIEUX (Sarthe) nomades
DAMIGNY (Orne) C.R.E.
DAMPIERRE (Calvados) C.R.E.
DARDILLY (Rhône) : FORT DU PAILLET mixte
DOMERAT (Allier) : CAMP DU FE DE LA GENEBIERE C.R.E
.DOMFRONT (Orne) C.R.E
DOULLENS (Somme) Internés politiques à partir de mai 1941
DRANCY (Seine) Internés juifs à partir d’août 1941
ses géoliers en pause
1942
03 06 1942
1943
DREUX (Eure-et-Loir )C.R.E. (replié sur TENCE, Haute-Loire)
ECROUVES (Meurthe-et-Moselle) Internés politiques
L’EPINAY (Orne) C.R.E
LES ESSARTS-VARIMPRE (Seine-Inférieure) C.R.E
ETAPLES (Pas-de-Calais)C.R.E
EYSSES (Lot-et-Garonne) Maison Centrale pour internés politiques
FALAISE (Calvados)C.R.E
LE FAUGA (Haute-Garonne)C.R.E
LE FE DE LA GENEBIERE – voir DOMERAT FORCALQUIER (Basses-Alpes)C.R.E
FORT BARRAUX (Isère) C.R.E. puis C.S.S. mixte
FORT-DU-PAILLET – voir DARDILLY LA FOUILLOUSE (Loire)C.R.E
FRANCILLON – voir aussi VILLEBARON FRESNAY-SUR-SARTHE (Sarthe) C.R.E.
FLEURY-LES-AUBRAIS (Loiret) : CAMP DE LA VERRERIE, LES AYDES GAILLON (Eure)Internés politiques et de droit commun
LES GARRIGUES – voir ST-NICOLAS
GETIGNE (Loire-Inférieure) : CAMP DU GRAND-SAUNIER C.R.E.
GONDREVILLE (Loiret)C.R.E.
GORGES (Loire-Inférieure)C.R.E.
GRAND CHAMP (Loir-et-Cher)C.R.E.
GRANDVILLE (Oise)C.R.E.
GREZ (Mayenne) nomades
LA GUICHE (Saône-et-Loire) Sanatorium surveillé ouvert en 1941
GUELAINTIN – voir MAYENNE
GURS (Basses-Pyrénées)Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols
puis C.R.E. Internés juifs en 1942
Gurs, dans les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques), près d’Oloron-Sainte Marie, symbolise l’imprévisibilité.
Il a été construit par les Ponts et Chaussées au printemps 1939 pour faire face à l’afflux espagnol.
Il est constitué de 382 baragues, mais le modèle inventé lors de la Première Guerre mondiale, ne servait qu’à héberger quelques jours les soldats affectés aux tranchés.
Les baraques étaient faites de planches de bois recouvertes de toile, mais aucune fenêtre ni ouverture d’aération n’avait été prévue.
L’été, ce n’était pas un problème, mais l’hiver, soit on ferme et on reste dans le noir.
Gurs fut construit de façon provisoire, il devait fermer à l’automne 1939, mais il ne le sera que le 31 décembre 1945 !
HARCHECHAMP (Vosges) Annexe de NEUFCHATEAU (Vosges)
HAUTEVILLE (Ain) C.R.E
HESDIN (Pas-de-Calais) C.R.E.
HURIEL (Allier)C.R.E.JARGEAU (Loiret) nomades
JUDES – voir SEPTFONDS LAMBESC (Bouches-du-Rhône) C.R.E
LA LANDE-DES-MONTS (Ille-et-Vilaine) internement de juifs
LENS (Pas-de-calais) C.R.E
LINAS (Seine-et-Oise) nomades
LISIEUX (Calvados )C.R.E
LORIOL (Drôme) C.R.E. internés âgés
MAIZIERES-LES-METZ (Moselle) C.R.E.
LE MALZIEU-VILLE (Lozère) C.R.E.
MANOSQUE (Basses-Alpes) C.R.E
MARMAGNE (Côte-d’Or)C.R.E. transféré aux GARRIGUES et aux MILLES
MAROLLES (Loir-et-Cher)C.R.E.
MARSEILLE (Bouches-du-Rhône) : HOTEL BOMPARD, HOTEL TERMINUS DU PORT et HOTEL DU LEVANT femmes et enfants juifs
MARTINETC.R.E
MATTAINCOURT (Vosges) Annexe de MIRECOURT (Vosges)
MAZERES (Ariège)C.R.E
MAYENNE (Mayenne) : CAMP DE GUELAINTIN C.R.E
LES MEES (Bouches-du-Rhône) C.R.E
MENDE (Lozère) : CAMP DU RIEUCROS Camp ouvert le 31-1-1939 pour les réfugiés espagnols puis les étrangers
MERIGNAC (Gironde) Camp mixte ouvert en 1941
MESLAY-DU-MAINE (Mayenne) C.R.E.
METZ (Moselle)C.R.E.
MEUVAINES (Calvados) : CAMP DE BELLEVUEC.R.E
MIGNERES-GONDREVILLE (Loiret)C.R.E
LES MILLES (Bouches-du-Rhône)Internement des juifs
MIRECOURT (Vosges)C.R.E.
MOISDON-LA-RIVIERE (Loire-Inférieure) nomades
MOLOY (Côte-d’Or)nomades et étrangers (précision donnée par Joël Mangin, historien)
MONSIREIGNE (Vendée) nomades
MONTARGIS (Loiret) C.R.E
MONTAUBAN (Tarn-et-Garonne) C.R.E
MONTBARD (Côte-d’Or)C.R.E
LE MONT-DORE (Puy-de-Dôme) C.R.E. mixte
MONTENDRE (Charente-Inférieure) nomades et étrangers
MONTGUYON (Charente-Inférieure) C.R.E.
MONTREUIL-BELLAY (Maine-et-Loire)nomades
MONTSURS (Mayenne)nomades
LA MORELLERIE (Indre-et-Loire) nomades
LA MOTTE-BEUVRON (Loir -et-Cher) nomades et étrangers
prison de Moulins
MOURMELON (Marne)appelé également BOUZY MULSANNE (Sarthe) nomades
NEUFCHATEAU (Vosges) C.R.E
NEUFCHATEL-EN-BRAY (Seine-Inférieure) C.R.E.
NEUVY-SUR-CRAON (Cher) C.R.E.
NEVERS (Nièvre) C.R.E.
NEXON (Haute-Vienne)C.S.S. internés politiques
Le CENTRE DE SÉJOUR SURVEILLE DE NEXON ( C.S.S) fut construit dans le courant de 1940 et accueillit des prisonniers politiques en novembre 1940.
Il comprenait 13 baraques permettant d´abriter 1 200 internés ; 4 constructions supplémentaires porteront la capacité d´accueil à 1 600 personnes. Il était entouré d´un réseau de barbelés et surveillé par 4 miradors.
Des chevaux de frise complétaient la clôture.
Compte tenu du transfert fréquent d´internés vers d´autres camps français ou allemands et de la main-d´oeuvre que l´occupant y puisait, l´effectif varia de 150 à 700 détenus, en majorité communistes et syndicalistes.
Le 29 août 1942, 450 Juifs dont 68 enfants de la région de LIMOGES sont arrêtés et rassemblés à NEXON.
Ils seront livrés aux nazis et déportés à AUSCHWITZ.
Des Israélites âgés évacués du Camp de RECEBEDOU trouvèrent « refuge » à NEXON.
A la suite de sa dissolution en novembre 1943, les internés du camp de GURS seront également transférés à NEXON.
L´attaque du camp par les F.F.I. le 11 juin 1944 provoqua une coupure d´électricité qui sera mise à profit par 54 détenus pour s´évader. Les autres internés seront acheminés à LIMOGES au Camp du GRAND SÉMINAIRE.
NEXON redevient alors un camp d´internement administratif qui sera définitivement fermé en 1945.
Les conditions de vie au C.S.S. de NEXON étaient dures et bon nombre d´internés souffrirent d´un manque d´hygiène et de malnutrition.
Quand aux courrier,il était soumis à la censure et limité à 2 ou 3 lettres par semaine; il était parfois laissé au pouvoir discrétionnaire des gardiens en cas de manquement à la discipline.
NOE (Haute-Garonne)
C.R.E
1940
puis C.S.S créé en février 1941
1944
1945
OLARGUES (Hérault)C.R.E
PARIS (Seine) : VELODROME D’HIVER, INVALIDES, STADE BUFALO et STADE ROLAND-GARROS C.R.E
PARIS (Seine) : LES TOURELLES C.S.S. mixte
PEIGNEY (Haute-Marne ) C.R.E. nomades
PITHIVIERS (Loiret)
Internement des juifs début 1941
PLAINVAL – voir ST-JUST-EN-CHAUSSEE POITIERS (Vienne) mixte
PONT-LA-DAME – voir ASPRES-SUR-BUECH
PORTET-SUR-GARONNE (Haute-Garonne) : CAMP DE CLAIRFOND
LE RECËBEDOU (Haute-Garonne)
Internement de juifs en juillet 1940
REMOULINS (Gard) C.R.E.
RENNES (Ille-et-Vilaine) mixte
RIEUCROS – voir MENDE
RIVESALTES (Pyrénées-Orientales)
Internement de juifs
LA ROCHE-SUR-YON (Vendée) C.R.E
LA ROCHELLE (Charente-Maritime) Centre de Travailleurs Surveillés
ROMBAS (Moselle) C.R.E
ROSIERES-EN-SANTERRE (Somme) C.R.E.
ROUILLE (Vienne)mixteLE RUCHARD – voir AVON-LES-ROCHES
LES SABLES-D’OLONNE (Vendée) : CAMP DE LA CHAUME C.R.E.
SALAUMINES (Pas-de-Calais) C.R.E.
SALIERS (Bouches-du-Rhône) nomades
SEPTFONDS (Tarn-et-Garonne) : CAMP DE JUDES Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis C.R.E.
SERIEGE (Hérault)C.R.E.SIGNES (Var) C.S.S. politiques
SIONNE (Vosges)Annexe de NEUFCHATEAU
SISTERON (Basses-Alpes)
C.R.E C.S.S. internés politiques et de droit commun
SOURIOUX – voir VIERZON
Sistéron
ST-ANTOINE (Tarn), à ALBI : CAMP DE LA VISCOSE C.R.E.
ST-CYPRIEN (Pyrénées-Orientales)
Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis C.R.E.
diaporama de cartes spécifiques de ce camp
ST-JEAN-DE-LA-RUELLE (Loiret) C.R.E
ST-JODARD (Loire) C.R.E.
ST-JUST-EN-CHAUSSEE (Oise) : CAMP DE PLAINVAL C.R.E.
ST-SAVIN (Isère) C.R.E. ex-autrichiens
De fait, près de 1 500 belges s’y installent de la fin mai au 21 septembre 1940, date à laquelle ils sont répartis dans différentes communes du département du Tarn.
Puis, le 16 octobre 1940, le Ministre de l’Intérieur annonce « la création d’un camp d’indésirables à ST-SULPICE ».
Après les travaux de clôture – réseaux de barbelés de 3 m de hauteur, miradors et bâtiments administratifs
le CAMP DE LA POLICE NATIONALE DE ST-SULPICE
est ouvert et les premiers internés y arrivent le 28 janvier 1941.
Un deuxième contingent de 400 hommes les rejoindra le 8 février, suivi d’autres groupes qui porteront l’effectif à 1 047 personnes au 21 février 1940.
Les responsables communistes et dirigeants syndicaux – environ 200 – furent ensuite envoyés dans des camps d’Afrique du Nord, notamment à BOSSUET, entre le 12 février et le 13 décembre 1941.
Fin 1941, ils ne sont plus que 920 à ST-SULPICE.
Le 29 juin 1942, environ 200 étrangers d’origine russe arrivent à leur tour au camp d’où ils seront libérés en juillet.
Fin août 1942, les rafles de Juifs étrangers dans le Tarn amèneront 226 personnes à ST-SULPICE, hommes, femmes et enfants.
En septembre 1942. plus de 200 Juifs seront transférés à DRANCY pour être ensuite déportés.
Il se trouvait également à ST-SULPICE des internés pour motifs économiques dont 234 seront transférés à FORT-BARRAUX en juin et novembre 1942.
d’autres lettres d’internés…
Des grands malades furent dirigés sur le SANATORIUM SURVEILLE DE LA GUICHE et d’autres détenus requis au titre du S.T.O.
Enfin, le 20 juillet 1944, quelque 620 personnes encore présentes au camp sont évacuées vers TOULOUSE et de là acheminées vers les Camps de RAVENSBRUCK pour les femmes et de BUCHENWALD pour les hommes.
Ainsi, du 16 octobre 1940 au 23 août 1944, près de 4 600 internés auront séjourné à ST-SULPICE-LA-POINTE dans des conditions souvent très précaires
(sources appra)
Cette opération a eu pour théâtre la région marseillaise et celle de Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand et Toulouse.
Une proposition d’internement administratif a été faite, concernant plusieurs individus, dont la complicité est certaine dans la tentative de reconstruction du Parti Ouvrier Internationaliste.
- ALPERT Boris, né le 19/4/1921
- BEINSE, née AZENA Henriette le 12/8/1911 à Nevers
- BEINSE Pierre, né le 14/7/1907 à Marseille, rédacteur au service du ravitaillement
- CRUCHANDEAU François, né le 30/11/1903 à Marseille
- DEMAZIERE, née ALHAUD Marguerite le 18/1/1913 à Marseille
- LOZUILLET Maurice, né le 24/4/1915 à Marseille, employé au service du ravitaillement
- LOZUILLET née PREISE olga le 30/10/1907 à Jaleslaica (Pologne) française par mariage
- MODIGLIANI Joseph, né le 28/10/1872 à Livourne (Italie)
Une perquisition effectuée à Toulouse au domicile du nommé ZAVARO, arrêté à Lyon, a permis de retrouver un important matériel ainsi qu’une documentation ayant trait à l’activité projetée de la IVe Internationale et rédigée en français, en allemand et en espagnol.
Basé sur les archives de Jean-René Chauvin (Centre d’Histoire sociale du XXe siècle)
TENCE (Haute-Loire) C.R.E.
TOULON (Var) C.R.E.
UZES (Gard) C.R.E
VALLON-EN-SULLY (Allier) : CHATEAU DE FREMONT C.R.E
VEDENNE (Vaucluse) C.R.E.
VENISSIEUX (Rhône) C.R.E
VIENNE (Isère)C.R.E.
VIERZON-LES-FORGES (Cher) : CAMP DE SOURIOUX C.R.E
VIF (Isère) C.R.E
sarroisVILLEBARON (Loir-et-Cher) : CAMP DE FRANCILLON C.R.E.
VILLEMALARD (Loir-et-Cher) C.R.E
VILLERBON (Loir-et-Cher) C.R.E
VILLERS (Vosges) annexe de MIRECOURT
VISCOSE – voir ST-ANTOINE VITRE (Ille-et-Vilaine) C.R.E.
front stalag 194 camp Vittel situé au grand hotel
En France, les citoyens anglais sont rassemblés au camp de Besançon pour les femmes et les vieillards, et dans les camps de Saint-Denis et de Compiègne pour les hommes.
Les conditions de détention à camp de Besançon sont épouvantables. Nourriture très insuffisante et avariée, couches de paille à même le sol, aucune commodité concernant l’hygiène la plus élémentaire. Le surpeuplement, la promiscuité, le froid et la saleté favorisent le développement de la vermine, et aussi l’apparition et la diffusion de maladies.
Chaque jour qui passe, l’on déplore le décès de nombreux détenus âgés ou fragiles.
Les Allemands, pressés par le CICR, mais surtout par Winston Churchill qui menace de transférer les prisonniers allemands à l’extrême nord du Canada, cherchent une alternative médicalisée, au camp de Besançon et l’ensemble hôtelier qui jouxte l’hôpital fermé pour prisonniers de guerre, installé dans les murs de l’hôtel Continental de Vittel, s’impose à eux comme une évidence. Aussi, au mois d’avril 1941, l’hôpital et les hôtels avoisinants sont inclus dans une enceinte hermétique, délimitée par un réseau de barbelés de plus de trois mètres de haut.
L’entrée du camp est située avenue Bouloumié, par une porte étroitement gardée par un détachement de soldats allemands, à hauteur de la villa Sainte Marie.
- L’hôtel des Thermes
Le Central Hôtel
- L’hôtel des Sources
- L’hôtel Continental
- L’hôtel Cérès
- Le Grand Hôtel
- L’hôtel de la Providence
- Le Nouvel Hôtel
- Le Splendid Hôtel (actuellement centre hospitalier de Vittel)
- L’hôtel Beau Site.
Ainsi, est né le camp de prisonniers de Vittel.
Les autres camps de cet ensemble sont situés à :
- Nancy
- Vesoul
- Le Donon
- Luxembourg
- Châlons-sur-Marne.
La plupart des familles britanniques et les femmes célibataires ont été transférés ici de Saint-Denis et Besançon.
Au début de 1942, les femmes de plus de 60 ans, hommes de plus de 75 et moins de 16 ans ont été libérés.
La population globale a donc été réduite à environ 2.400.
C’est le début d’une affectation militaire du complexe hôtelier de Vittel, qui durera près de 5 années, jusqu’à la Libération de la ville par les troupes du général Leclerc.
mais aussi des camps d’internement civils en belgique
C’est le lieu principal de départ vers le Reich des personnes déportées de la zone rattachée (Nord-Pas-de-Calais).
elle servira de geôle pour de nombreux résistants en attente de leur jugement et de leur exécution ou de leur déportation par un tribunal militaire et celles soumises à la procédure « Nacht und Nebel
puis ils seront acheminés vers Bois le Duc en Hollande et enfin les camps allemands
Arbeitsdorf, Allemagne Auschwitz/Birkenau, Pologne Belzec, Pologne Bergen-Belsen, Allemagne Buchenwald, Allemagne Chelmno, Pologne Dachau, Allemagne Dora-Mittelbau, Allemagne Flossenbürg, Allemagne Gross-Rosen, Pologne Kaiserwald (Riga), Lettonie Klooga, Estonie Majdanek, Pologne |
Mauthausen, Autriche Natzweiler-Struthof, France Neuengamme, Allemagne Plaszow, Pologne Ravensbrück, Allemagne Sachsenhausen, Allemagne Sobibor, Pologne Stutthof, Pologne Theresienstadt, République tchèque Treblinka, Pologne Vaivara, Lettonie Vught, Pays-Bas Westerbork, Pays-Bas |
les couleurs distinctives pour classer les prisonniers
Il y avait seulement une très mince veste rayée de tissu grossier, un pantalon rayé, un calot (bonnet) avec les mêmes rayures que le reste de la tenue.
Sur la veste, étaient cousus une bande blanche où était inscrit le matricule du prisonnier et un triangle servant à différencier les différentes catégories sociales dans le camp.
Des badges de différentes couleurs représentaient différents groupes.
Jaune | Juif |
Marron | Tsigane |
Violet | Témoin de Jehovah |
Rose | Homosexuel |
Vert | Récidiviste |
Rouge | Prisonnier politique |
Noir | Asocial |
D’autres distinctions étaient rendus possibles grâce à des lettres qui indiquaient le plus souvent les nationalités des prisonniers :
- F » pour franzosisch (Français),
- P » pour polnisch (Polonais),
- T » pour tschechisch (Tchèque).
son emplacement
Les ruines d’un château médiéval dominent le site. Le climat est froid. Il neige d’octobre à juin.L’emplacement de Flossenbürg a été choisi à cause du granit qui s’y trouve. Les plans colossaux de construction de Hitler, que devait réaliser l’architecte Albert Speer, exigeaient d’énormes quantités de matériaux de construction, notamment de granit.
Ces plans prévoyaient le réaménagement de Berlin et de plusieurs villes, la construction d’édifices imposants pour les congrès du parti nazi à Nuremberg, des projets autoroutiers, etc.
Pour cela Himmler crée une entreprise commerciale, propriété des SS et dirigée par eux: la Deutsche Erd und Stein Gesellschaft, DEST (la Société allemande Terre et Pierre).
Fondée en avril 1938, elle achète des carrières de pierre et des briqueteries dans le cadre de ce programme.
Les KZ lui offrent une main-d’œuvre servile immédiatement disponible. Au cours de sa première année d’activité, le DEST achète des carrières à Flossenbürg et à Mauthausen, tandis que les KZ sont créés à proximité.
La DEST achètera d’autres carrières de granit à Gross-Rosen en Silésie en 1939 et à Natzwiller en Alsace en 1942.
De 1938 à 1942, les déportés vont aménager le KZ.
Ils creusent la terre, charrient des roches qu’ils transportent sur leur dos, déblayent des plates-formes sur le versant de la montagne, y bâtissent des Blocks.Henri Margraff décrit ainsi le camp dans lequel il arrive: Le camp offrait, par son impression de rudesse, un contraste brutal avec le paysage environnant; la place d’appel encadrée, d’un côté par la cuisine et de l’autre par les bâtiments de la désinfection, les Blocks du Revier et de la quarantaine, se confinait sur un espace plat, resserré entre deux collines déboisées.
Au-dessus du bâtiment de la cuisine, taillé dans le roc de l’une des deux collines, s’élevaient deux rangées parallèles de sept Blocks, construits en gradins sur des terrasses en pierre de taille. Un large escalier de granit de 124 marches montait entre les deux rangées de bâtiments, permettant de les atteindre.
Vers la gauche de ces Blocks, une immense roche granitique dominée par un mirador pointait vers le ciel: c’était le Steinbruch, la sinistre carrière de Flossenbürg.
Le portail d’entrée portait l’inscription gravée:Arbeit macht frei ( » Le travail rend libre « ).
Elle comportait l’exploitation de la taille proprement dite et l’entreprise attenante de façonnage du granit où, dans de grands halls, on façonnait les pierres brutes au ciseau et au marteau pour obtenir des pierres de taille.
Le camp de concentration lui-même comportait également deux parties. Devant le camp des détenus proprement dit se trouvait la caserne des SS, appelée aussi camp SS. Le camp de détention le jouxtait. Celui-ci fut entouré dans la phase finale par une clôture électrique.
Les deux camps étaient en outre ceints d’un réseau de fils de fer barbelés, ainsi que d’autres dispositifs de sécurité.
En définitive, c’est la disposition en cuvette de la vallée qui empêcha une large expansion du camp de concentration.
En 1940, la SS essaya de gagner un complément de surface. À cet effet on entama une carrière à l’intérieur même du camp de concentration. Les détenus durent détacher du granit du flanc d’une colline.
D’autres baraques furent dressées sur cette saignée faite dans la montagne. Les détenus donnèrent à cette carrière interne au camp le nom de mont des Oliviers. »
Il reste à ce moment 1 526 malades dans le KZ, dont 186 atteints du typhus, 98 tuberculeux, 2 souffrant de diphtérie.
ravensbruck
lettes et documents à suivre…