Les premiers camps d’internement français n’ont pas été créés par les Allemands, ni même par le gouvernement de Vichy,
mais par la République française.
La première loi permettant l’internement administratif dans la période date du 12 novembre 1938. Elle visait ce qu’on appelait alors « les indésirables étrangers ».
Fort symboliquement, puisque c’est pour cette catégorie que le premier camp à Rieucros, en Lozère, fut ouvert, et qu’elle s’inscrivait dans un contexte xénophobe, elle ne toucha que peu de monde sous la IIIème République finissante.
Ce sont les réfugiés espagnols fuyant les armées franquistes qui représentèrent, et de loin, la catégorie d’internés la plus nombreuse entre 1938 et 1940.
Ils ont été ouverts en janvier 1939, dans le sud-ouest de la France, pour accueillir et interner les réfugiés républicains espagnols arrivés en masse avec la victoire de Franco et la chute de l’enclave républicaine de Barcelone.
Le plus grand fut celui de Gurs, dans le département des Basses-Pyrénées.
Les camps d’internement sont apparus dès 1939 afin de regrouper, notamment, les réfugiés étrangers allemands ou de la guerre civile espagnole.
Entre 1940 et 1944, les camps se multiplièrent sur l’ensemble du territoire. Y étaient internés les victimes des législations antisémites et de manière générale de persécutions raciales, ainsi que les opposants au régime de Vichy, comme par exemple les résistants ou les communistes. Certains de ces camps furent le point de départ vers les camps d’extermination.
Initialement, l’administration des camps d’internement français fut confiée au ministère de la Guerre avant d’être rattachée, en novembre 1940, au secrétariat général à la police du ministère de l’Intérieur.
Le camp d’Argelès-sur-Mer
Le gouvernement Français pris de court, après quelques hésitations, se décide enfin à ouvrir la frontière le 28 janvier. On attendait quelques milliers de réfugiés… il en arriva 500 000.
Dans une France de 1939 inquiète par la guerre qui menace, rien n’avait été prévu pour accueillir tous ces réfugiés. On imposa, sans aucune consultation, au village d’Argelès de les accueillir.
L’armée construisit à la hâte un camp sommaire pour les hommes. Trois côtés clôturés par des barbelés et le quatrième côté : la mer. Les femmes et les enfants furent répartis aux quatre coins de la France.
En cet hiver 1939, l’un des plus froids du siècle, près de 100 000 personnes s’enterrent dans le sable d’Argelès, avec une branche ou une vieille couverture en guise de toit.
Dans les premiers mois du camp, les baraquements, l’eau potable et les services d’hygiène font défaut, les morts se comptent par dizaines.
Devant l’afflux de réfugiés il faut ouvrir de toute urgence de nouveaux camps :
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Gurs et beaucoup d’autres.
En quelques jours le sud de la France se remplit de lieux de détention.
Celui qui reste dans les mémoires, c’est le camp d’Argelès.
Il est le premier sur les routes de l’exil, il est le passage obligé de ces milliers de malheureux.
On assista à l’occasion de la Retirada à des actes et des gestes de solidarité de la part de la population locale envers ces exilés.
Aujourd’hui encore les Argelésiens se souviennent avec émotion de la Retirada. Des liens se sont tissés et beaucoup de Républicains choisirent le Roussillon pour nouvelle Patrie.
le camp de st Cyprien
le camp de le Barcarès
…lettre d’un soldat de l’armée française, chargée de garder les réfugiés espagnols…
2e régiment de marche des volontaires étrangers
23e regiment de marche des volontaires étrangers
camp le Vernet
Par répression politique, par persécution antisémite ou par mesure disciplinaire des milliers de prisonniers ont été déportés entre 1941 et 1944 vers les camps de Djelfa (Algérie), d’Aurigny (îles anglo-normandes), d’Auschwitz (Pologne), de Dachau (Allemagne)…
Le 30 juin 1944, les 403 derniers internés sont évacués en camion et en bus (pour lesestopiés) jusqu’à Toulouse.
Lien : http://www.campduvernet.eu/
Chaque quartier était entouré de barbelés.
Le Quartier A était occupé par des criminels.
Le Quartier B par les communistes.
Le Quartier C par les personnes moins dangereuses, plus tard ce quartier fut transformé en Quartier T (Travailleurs ?)
Le camp du Vernet d’Ariège fut aussi utilisé comme camp de PG allemand.
C’était le Dépot de PG N°172.
Capitulation des troupes allemandes près de La Bastide le 23.08.44.
Il était + 1.000 PG allemands.
camp de Gurs
camp de Septfonds
ile d’Oléron ,refuge des enfants des internés espagnols sur le terrictoire
La guerre civile en Espagne, commencée à partir de 1936, engendre un grand flot de mouvement de population notamment sur le front nord du pays où se déroulent d’importantes opérations militaires. De nombreux réfugiés espagnols, adultes et enfants, débarquent en France.
Il faut alors les héberger. L’île d’Oléron accueille à partir de 1937 des centaines d’enfants jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale.
En février 1939, il se forme sur l’île d’Oléron un comité d’entraide aux réfugiés espagnols présidé par M. Bourdet, également vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Saint-Pierre. Outre le comité central, le comité a des correspondants privilégiés au Château, à Saint-Trojan, Dolus, Saint-Denis et Saint-Georges. Ainsi l’île d’Oléron se dote d’une entité qui est l’interlocutrice privilégiée entre les structures d’accueil et la préfecture.
La maison Heureuse est la première à accueillir des réfugiés espagnols dès 1937 après la première importante vague de départ. Ils sont 579 enfants et 46 adultes espagnols pour les encadrer à Boyardville en mars 1939 en provenance pour la plupart de la colonie de Llansa en Catalogne, proche de la frontière française. Le comité d’accueil aux enfants d’Espagne demande au préfet du département d’accorder une carte de travail à Paula Feldstein qui assure la direction de la colonie de Boyardville depuis 1937. Infirmière et ancienne directrice de la colonie de Llansa, elle est arrivée en France en accompagnant les enfants de cette colonie.
Le deuxième foyer des jeunes réfugiés espagnols se trouve à l’abbaye de l’Ormeau, située à Saint-Denis, à l’origine une œuvre de cure marine pour enfants fondée en 1920 par l’Œuvre d’éducation physique et morale. Le 1er mars 1939, le directeur de la colonie envoie au préfet quelques photos montrant la fête donnée par les 415 réfugiés espagnols dans l’après-midi de Mardi gras à la population oléronaise. A l’approche de l’été se pose la question du maintien des réfugiés espagnols dans les colonies ou de leurs affectations dans d’autres lieux afin de libérer les différentes colonies pour pouvoir accueillir les petits français durant les vacances estivales à qui on donne la préférence. Le préfet, dans une lettre du 27 mars au ministre de l’Intérieur, demande «si je puis dès maintenant prendre, d’accord avec mes collègues de la frontière, des dispositions voulues pour leur rapatriement. L’évacuation des locaux serait d’autant plus souhaitable que la saison approche où les colonies de vacances françaises vont occuper les locaux.» C’est dans le même esprit que le ministre de la Santé publique demande dans un courrier daté du 31 mars au préfet de bien vouloir prévoir un autre hébergement pour les enfants espagnols de la Maison Heureuse car cette dernière doit accueillir 750 petits français durant l’été.
La commission d’aide aux enfants espagnols réfugiés en France indique au préfet les dispositions prises pour la Maison Heureuse : «Nous avons l’honneur de vous confirmer notre lettre du 9 courant concernant une partie des enfants de la colonie de Llansa (80 environs) hébergés actuellement à Boyardville, île d’Oléron. Nous avons loué pour leur hébergement une ferme située à Chéray, commune de Saint-Georges , mais cet immeuble exigeant une remise en état, nous avons demandé à M. Fauconnet, directeur de l’union de Coopérateurs, à Paris, propriétaire de la Maison Heureuse à Boyardville, de bien vouloir autoriser les enfants, dont la liste a été communiquée à la direction de la colonie scolaire, à séjourner pendant les huit ou dix jours nécessités pour les réparations. Monsieur Fauconnet nous a donné son accord par téléphone.» Le 17 juin, les enfants de la colonie de Llansa sont transférés vers Chéray. Les enfants ne pouvant pas être logés dans cette ferme sont redirigés vers l’île de Ré. Pour faciliter l’arrivée des enfants à Chéray, le préfet demande au général commandant la 18e Région militaire de mettre à disposition de Mme Feldstein une corvée de la Compagnie disciplinaire du Château-d’Oléron pour nettoyer les bâtiments de Chéray.
La directrice de la colonie de l’abbaye de l’Ormeau écrit également au préfet le 6 juin 1939 dans le but de libérer la colonie pour pouvoir accueillir les petits français qui viennent chaque été en colonie de vacances dans l’île d’Oléron. La directrice trouve elle-même une solution alternative pour les petits réfugiés espagnols en proposant de les déplacer dans un autre centre de son association, le Moulin du Frêne, situé à proximité, à un kilomètre de Saint-Denis. Depuis deux ans des travaux importants y ont été effectués pour pouvoir recevoir une nouvelle colonie et les 340 petits espagnols de l’abbaye de l’Ormeau pourraient y loger. «Du fait que nous avons réservé entièrement l’établissement du Moulin du Frêne à l’hébergement des réfugiés espagnols, et fait certains frais dans cet établissement, nous n’avons pas de hâte particulière à le vider des réfugiés espagnols, puisque nous avons pris toutes nos dispositions pour ne pas y mettre de colonie de vacances cet été. Au contraire, le chiffre optimum pour l’effectif de cet établissement se plaçant entre 340 et 390, je me permets de vous signaler qu’il pourrait y avoir éventuellement là encore un certain nombre de places libres pour des réfugiés espagnols», écrit la directrice le 27 juin 1939. Cette solution est accueillie favorablement par la préfecture.
Fin mai 1939, ils sont encore 495 enfants réfugiés espagnols à la Maison Heureuse et 344 à l’abbaye de l’Ormeau, en grande partie des enfants de 4 à 18 ans originaires de Catalogne. Le transfert avant l’été s’effectue. Ils sont 96 à Chéray (choix satellite de la Maison Heureuse) et 367 au Moulin du Frêne (pour l’abbaye de l’Ormeau) au 13 juillet. Les autres enfants ont été transférés vers d’autres centres et d’autres camps. Certains vont à proximité sur l’île de Ré, à la Couarde-sur-Mer ou aux Mathes tandis que d’autres sont orientés vers Montmorency.
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, les départs massifs d’enfants s’intensifient. Ce sont principalement les enfants orphelins ou séparés de leurs parents qui rentrent en Espagne. Le préfet écrit au consul d’Espagne à Bordeaux le 12 octobre 1939 que «232 enfants espagnols provenant des colonies de l’abbaye de l’Ormeau et de Chéray ont été rapatriés par Hendaye le 8 octobre. Je me propose de rapatrier prochainement les enfants des autres colonies.» Début janvier 1940, la colonie de Chéray demande de surseoir au transfert des derniers réfugiés vers le camp de Monguyon. Finalement, ce n’est que vers la mi-avril 1940 que les derniers enfants sont transférés à l’école de plein air de Pax Colony à Andernos (Gironde) par la Commission internationale d’aide aux enfants réfugiés basée à Paris.
«Pour la majeure partie des enfants qui résidèrent dans cette colonie, le séjour sur l’île d’Oléron apparaît dans leur mémoire comme un moment paisible de bien-être. L’absence de la guerre et de bombardements sur l’île a été retenue par eux comme le fait le plus marquant de cette nouvelle résidence».
(source, journal de l’ile d’Oléron)
Bonjour merci pour votre fonds documentaire. La ville de BARCARES à lancé un projet pour un monument commémorant LA RETIRADA. Mon atelier y répond. Cordialement JOEL VERGNE