le S.O.L ou service d’ordre du légionnaire et plus tard la MILICE
En novembre 1941, La « Légion Française des Combattants » s’est élargie à de jeunes militants d’extrême-droite : elle est devenue la « Légion française des combattants et des volontaires de la Révolution nationale« . Certains veulent alors durcir encore le mouvement..
Le SOL (Service d’Ordre Légionnaire) est créé en janvier 1942, lui-même issu de la Légion française des Combattants, regroupant au départ les associations d’anciens combattant autour de la personne de Pétain, « le vainqueur de Verdun ».
La Milice a été créée en janvier 1943.
Un peu plus tôt, Laval, le premier ministre de Pétain, avait rencontré Hitler qui lui avait demandé un renforcement de la lutte « contre le terrorisme », c’est-à-dire contre la Résistance.
La loi du 30 janvier 1943 reconnaît la Milice comme une organisation d’utilité publique.
Il y aura environ 30.000 miliciens qui se livreront à une lutte sans merci contre la Résistance, qui se rendront célèbres par des exécutions sommaires, des tortures et des assassinats (Maurice Sarraut, Victor Basch et sa femme), qui traqueront les Juifs.
La Milice était dirigée par Joseph Darnand.
Darnand Joseph 1897-1945
En juillet 1940 Pétain le charge de former la Légion française des anciens combattants.
En 1941 il crée le S.O.L.(Service d’Ordre de la Légion) qu’il transforme en « Milice française ». A sa tête il prend part aux combats contre les maquisards français.
Il prônait la réalisation de la Révolution nationale, appelant à traquer et à combattre sans merci juifs et résistants, en particulier les communistes. Ce programme suscita l’intérêt de la SS qui se déclara prête à fournir des armes légères à la garde prétorienne de la Milice, la Franc-Garde. Celle-ci, ouverte à des volontaires âgés de 18 à 45 ans, était en uniforme, armée et encasernée.
En échange, Darnand et les principaux responsables s’étaient engagés dans la Waffen-SS et avaient à ce titre prêté serment à Hitler
Ministre de l’Intérieur en mars 1944, il fuit avec sa famille en Allemagne accompagné de ses miliciens. Il participe à des opérations contre les maquis italiens. Arrêté et condamné en octobre 1945, il est exécuté le 10 octobre.
Il prononce cette phrase en ce 31 janvier 1943 à Vichy:
C’est en ces termes que Joseph Darnand a défini la mission de la Milice, nouvelle organisation politico-militaire dont l’existence est entériné par la loi 63 parue au Journal officiel.
Héro des deux guerres Joseph Darnand entend que la milice épaule l’action du gouvernement en luttant notamment contre le marché noir.
Tous les miliciens auront un uniforme bleu marin et pour insigne le gamma grec,représentation zodiacale du bélier, symbole de la force et du renouveau.
Elle bénéficiera de la sollicitude de Vichy, et Pierre Laval ne cache pas qu’il veut s’en servir pour contrebalancer l’influence du Parti populaire français de Jacques Doriot et du Rassemblement national populaire de Marcel Déat.
Jouant un rôle de police auxiliaire , cette franc-garde collaborera activement avec les Allemands dans leur lutte contre la Résistance et s’illustrera au cours de nombreuses opération répressives, apportant une aide des plus précieuses et sa connaissance du terrain aux occupant
L’école des cadres de la Milice se situait rue d’Auteuil à Paris.
L’insigne de la milice ainsi que son drapeau est un gamma ou un alpha renversé.
Lorsqu’ils rejoignaient l’organisation dirigée par Joseph Darnand
les miliciens prononçaient un serment qui comporte les vingt et un points suivants:
« Contre la lèpre juive, pour la pureté française»
- Contre l’égoïsme bourgeois, Pour la solidarité française,
- Contre le scepticisme. Pour la foi,
- Contre l’apathie. Pour l’enthousiasme,
- Contre la routine. Pour l’esprit d’initiative,
- Contre l’influence. Pour le mérite,
- Contre l’individualisme, Pour la société,
- Contre l’ancienneté. Pour la valeur,
- Contre l’anarchie. Pour la discipline,
- Contre l’égalitarisme. Pour la hiérarchie,
- Contre la vaine liberté. Pour les vraies libertés,
- Contre la démagogie. Pour la vérité,
- Contre la démocratie. Pour l’autorité,
- Contre le trust. Pour le métier,
- Contre le capitalisme international, Pour le corporatisme français,
- Contre la tutelle de l’argent, Pour la primauté du travail,
- Contre la condition prolétarienne, Pour la justice sociale,
- Contre la dissidence gaulliste, Pour l’unité française,
- Contre le bolchevisme. Pour le nationalisme,
- Contre la lèpre juive. Pour la pureté française,
- Contre la franc-maçonnerie païenne, Pour la civilisation chrétienne,
- Contre l’oubli des crimes, Pour le châtiment des coupables.
La Milice ne fut jamais un mouvement de masse, ses effectifs ayant à peine atteint les 30 000 adhérents (soit 0,15 % de la population).
Sur ce total, moins de la moitié joua un rôle actif et les unités d’intervention de la Franc-Garde comptabilisèrent environ 7 000 membres. Néanmoins, elle fut très présente dans la répression des maquis (Glières, Vercors mais aussi dans l’Ain, le Cantal, la Corrèze, le Cher et en Bretagne) et multiplia les exactions à l’encontre des résistants et des juifs, radicalisant son action avec le temps.
Citons sa participation au massacre des puits de Guerry (ancien hameau de la commune de Savigny-en-Septaine, à une douzaine de kilomètres du sud-est de Bourges) ou encore les assassinats de personnalités comme Hélène et Victor Basch (10 janvier 1944), Jean Zay (20 juin 1944) et Georges Mandel (7 juillet 1944).
Voici ce que disait Joseph Darnand le 6 juin 1944 :
Les ordres sont clairs:
- Considérez les ennemis de la France, les francs-tireurs et partisans, les membres de la prétendue armée secrète et ceux des groupements de résistance.
- Attaquez-vous aux saboteurs, qu’ils soient ou non parachutés.
- Traquez les traîtres qui essaient de saper le moral de nos formations. »
La Milice fut bien le bras armé de Vichy dans cette forme de « guerre franco-française » que constituait la lutte contre la Résistance.
a suivre…